Immeuble résidentiel

L'immeuble était assez impressionant. Même très beau, connaissant Gray, Erza c'était attendue à quelque chose de moins joli, peut-être pas minable, mais dans  les tons médiums. Quand elle était arrivé devant le batiment pourtant, on aurait presque dit un grand hotel, à cause de la grosse insigne sur les murs qui, dans la nuit, éclairait presque toute la rue de sa lueur bleu. D'un regard extérieur, c'était très chic, mais une fois à l'intérieur Erza se rendit compte que ce n'était que du tape-à-l'oeil. Il n'y avait eu aucun code de sécurité à entrer pour pouvoir pénétrer dans le batiment, de ce fait elle était rentré comme dans une bête boutique. Et dans le hall, un homme avec des vêtements déchirés par-ci par-là dormait contre un poteau, une bouteille renversé sur le coté, entre lui et ce qui devait être son chien. L'endroit sentait légèrement l'alcool - sûrement à cause du clochard. Ne souhaitant pas s'attarder, Erza chercha dans le noir les boites aux lettres et chercha le nom de Gray : appartement 206, deuxième étage. Elle se retourna et chercha des yeux, sans convictions, le bureau du gardien mais laissa rapidement tomber : elle avait initialement prévu d'entrer par effraction pour prendre les clefs et dévérouiller l'ascenseur, mais elle n'avait jamais eu confiance en ces engins quand il s'agissait d'un immeuble d'appartements. Elle prendrait les escaliers.

Une fois dans la cage, Erza arriva au deuxième étage rapidement, en ayant fait le moins de bruit possible qu'elle le pouvait, même si vu la tête de l'immeuble, il devait s'agir d'une résidence d'étudiants et ils devaient avoir l'habitude d'netendre des résidants entrer au milieu de la nuit. « Bon. Mon cher frère, j'espère que tu es comme le commun des mortels. » Confiante, Erza s'arrêta devant l'appartement 206 et regarda autour d'elle pour vérifier que personne ne trainait dans les couloirs avant de se redresser sur la pointe des pieds pour glisser ses doigts dans l'interstice en haut de la porte. C'était un peu haut, mais elle parvint à attraper les clefs, et pendant une seconde elle se demanda pourquoi son compagnon se donnait tant de mal. Et même pourquoi les gens avait cette habitude de cacher leurs clefs dans les fleurs, derrière un pot sur un appuie de fenêtre ou au dessus d'un lampadaire. C'était un risque inutile, qu'elle ne prenait personnellement pas.
Erza appuya son oreille sur la porte pendant quelques secondes, juste pour vérifier que personne n'était dans l'appartement. Elle avait entendue que Gray était occupé et qu'il rentrerait tard, mais elle n'avait pas confiance en Mirajane, qui étrangement avait les clefs de beaucoup de monde, peut-être celles de Gray, et peut-être qu'elle les avait donné à quelqu'un, qui serait en ce moment en train de squatter chez lui. Mais au bout de 20 secondes, Erza n'entendiat toujours rien. Elle se détacha de la porte et la dévérouilla avant de se faufiller dans l'appartement silencieusement, juste au cas où. Doucement, elle referma derrière elle et fit quelque pas en tatonant le mur avant de trouver l'interrupteur de la lumière. Quand la pièce s'éclaira, Erza se donna quelques secondes pour contempler l'endroit. Depuis l'entré, elle pouvait voir la cuisine au fond du couloir, alors s'avança et alluma la nouvelle pièce avant de faire un bond hors de sa peau quand elle sentit quelque chose de poilu - et très doux - se frotter contre sa jambe. C'était un chat. Erza n'aurait pas imaginé Gray comme un homme à chat, mais au moins celui-ci était très mignon : très blanc et avec d'énormes yeux qui la regardait étrangement : comme si elle était un morceau de viande. Sachant comment certains chats pouvait se montrer craintifs, et même aggressifs envers les étrangers, Erza se rentint de le prendre dans ses bras et se dirigea vers la seconde pièce, qui était relié directement à la cuisine, sans portes ni rien pour assurer un peu d'intimité. Et quelque chose attira directement l'attention d'Erza : ça ressemblait à un projecteur, comme ceux pour regarder des vieux films, sauf qu'il n'y avait ni tableaux ni toile devant, juste le mur - étrangement décharnue de tout tableaux ou meubles quelconque. Mais Gray, comme tout le monde, devait avoir ses petites fantaisies, alors Erza s'en désinteressa et se retourna - pour tomber sur le chat, encore une fois. Il avait l'air de la suivre et maintenant il s'avançait vers elle en miaulant avec une voix étrange. Erza s'accroupit, inquiète qu'il alerte le voisinage - peut-être que Gray avait confié à ses voisins de palliers qu'il rentrerait tard, et qu'entendre du bruit à cette heure-ci les inquiéterait. Ce qui l'inquiétait le plus pour le moment était cette façon dont le chat regardait. Quand il s'apperçut qu'elle le regardait, il se mit à trotinner vers la cuisine avant de se retourner, comme pour s'assurer qu'elle le suivait. Erza se redressa alors et suivit le petit animal. Quand elle arriva dans la cuisine, il sauta sur une grosse boite rangé sur le comptoir, qu'Erza attrapa pour constater qu'il s'agissait de pâté pour chat. Et à peine avait-elle saisit la boite que le chat sauta à terre pour commencer à se frotter à sa gamelle avec un air fiévreux.

- Je vois ~ Tu as faim ? Pauvre petite bête.

Appitoyé, Erza rangea la boite après avoir prit l'un des sachets de pâtés et s'accroupit devant la gamelle. En voyant ce qu'elle tenait dans les mains, le petit animal commença à s'agiter et a miauler encore plus fort - peut-être qu'à se stade, il l'engueulait carrément pour qu'elle se dépêche. Quand elle commença à verser la gelé, il se pencha pour commencer à manger alors qu'elle n'avait même pas encore finit, s'écarta pour la laisser faire, puis se repencha. « Le pauvre, il devait vraiment mourir de faim. » Erza se releva, sous les ronronements satisfait de l'animal. A la vitesse avec laquelle il mangeait, il aurait probablement tout avalé avant que son maître ne revienne et fait disparaître toutes les preuves de son intrusion. Débarassé du pot-de-colle - qui était adorable, mais vraiment un boulet - Erza commença à chercher un endroit où elle pourrait se cacher en attendant sa victime. De préférence, un placard dans la chambre. Vu l'heure à laquelle il rentrerait sûrement, il ne serait pas étonant qu'à peine entré il se vautre dans son lit et s'endorme directement. Avec un peu de chance elle n'aurait pas trop à attendre, et son placard ne serait pas trop étroit. Erza se dirigea donc vers la pièce du fond et entra dans la chambre. C'était assez grand et surtout, il y'avait une comode à la parfaite hauteur juste en face du lit : à la hauteur de la taille. Erza posa donc son sac avant d'en sortir sa caméra, qu'elle posa sur la comode, bien en face du lit, avant de l'allumer.  Ce n'était pas souvent qu'elle jouait des coups à ses compagnons alors elle avait trouver la caméra comme moyen d'en faire profiter ses compagnons après coup. De cette manière, ce moment restera gravé, littéralement. Elle espérait juste que Gray ne soit pas trop long à arriver, la mémoire de sa disquette ne comportait pas plus de 3 heures, tout comme la batterie. Erza n'oublia pas de cacher légèrement la caméra derrière quelques livres et de reprendre son sac avant d'ouvrir le placard qu'elle avait repéré : il n'était pas très grand mais tout de même assez pour qu'elle ne soit pas trop recroquevillé sur elle-même et que toutes ses articulations ne se bloquent. De plus, les portes étaient à battants, ce qui lui permettrait de voir légèrement à travers pour vérifier les actions de Gray quand il rentrerait. Maintenant que tout était prêt, Erza se glissa dans le placard et referma doucement les portes avant de s'assoir le plus confortablement possible.

« Maintenant, on attend plus que l'acteur principal. »

Il était déjà tard et la nuit nocturne empêchait à Gray de voir clairement devant lui. Il venait d'entrer dans son bâtiment et se trouvait déjà à son étage, mais il n'y avait aucune fenêtre et tout était sombre et gris. Il savait cependant qu'il arrivait à destination, sur le mur de gauche, il y avait toujours eu cette marque, très étendue et large, qui faisait toute la longueur. Il l'a voyait dans cette obscurité et il avait toujours imaginé que quelqu'un avait été éviscéré dans un des appartements de l'étage et, affaiblie, s'était appuyé au mur pour s'enfuir, se tenant l'abdomen ouvert et presque coupé en deux, laissant une traînée évidente de sang après son passage. Il n'en était pas certain, mais ça ressemblait vraiment à du vieux sang et vu son quartier, c'était possible qu'il y ait eu une histoire sanglante ici dont tout le monde se foutait. Il avança en faisant glisser sa main sur cette marque, s'attendant presque à sentir une texture liquide passer entre ses doigts.

Lorsqu'il arriva devant sa porte, une lumière argentée passait sous l'interstice, laissant deviner que quelque-chose était resté allumé à l’intérieur, et venait éclairer le sol en face de lui, lui permettant avec plus d'aisance de chercher ses clés au-dessus de la porte, mais même de cette façon il ne les trouva pas. Sans vraiment réagir, il porta sa main devant la poignée et créa une clé de glace identique à la sienne qui lui permit d'ouvrir. Certaines personnes lui reprochaient de se servir trop facilement de sa magie, sans doute à moitié jalouses de son type qui lui permettait de l'utiliser tout le temps et pour presque n'importe quoi, mais ce soir il était plus fatigué que d'habitude et il n'avait pas envie de se prendre la tête, il était même presque énervé de ne pas les avoir trouvé. Cette nuit, il ne voulait pas réfléchir, il ne voulait même pas penser. Il pénétra à l'intérieur et repéra immédiatement ses clés, posées sur la table juste à l'entrée. Il les avait laissé là, comme ça se passait une fois sur deux. Il préférait presque quand il les oubliait à l’intérieur, le fait d'être capable de faire ses clés avec sa glace lui permettait de ne garder aucun double, sans se soucier de perdre les originales puisqu'il pouvait les copier. C'était aussi la raison pour laquelle il vivait dans un appartement et non une maison, il se sentait plus en sécurité dans un bâtiment rempli d'autres résidents en plein centre-vile plutôt qu'être seul dans un quartier résidentiel, calme et presque vide.

Une fois à l'intérieur, il retira sa veste et ses chaussures et se dirigea vers la cuisine où il se pencha sur le lavabo qu'il alluma. Il entreprit ensuite de se laver les mains puis de se passer de l'eau sur le visage. Il avait passé pratiquement toute la journée à s'entraîner, il ne travaillait plus depuis un certain nombre de jours après avoir terminé une longue et épuisante mission et profitait donc de quelques temps de repos, qu'il passait en fait à s'occuper via le sport. Il n'y pouvait rien, il était accro à ça, à tel point que même une fois rentré, son visage était encore humide de sueur, ses cheveux mouillés s'étaient collés à son front et lui gênaient les yeux. Quand il se redressa, de la transpiration coula le long de son dos et le poussa à décider d'aller prendre une douche. Il n'avait pas envie, mais il ne pourrait jamais dormir en ayant aussi chaud. Il marcha donc en direction de la salle de bain, mais quelque-chose attrapa son attention sur le chemin : son chat au milieu du couloir, en train de manger Dieu sait quoi qu'il avait visiblement ramené depuis la cuisine. Avec un froncement de sourcils désapprobateur, il s'accroupit et attrapa son chat – Cassiopeia – par la peau du cou, ce qui força celui-ci à se recroqueviller sur lui-même et il commença tout de suite à grogner doucement. Gray le porta au niveau de ses yeux et lui jeta un regard sévère.

- Qu'est-ce que tu manges encore ? Tu veux devenir un gros porc ou quoi ? Heureusement que je suis là pour m'occuper de ta ligne !

Avec cette dernière affirmation et dans un mouvement énervé, Gray balança le chat plus loin qui atterrit en crachant et se sauva sous un meuble pour se cacher. Le fait que cet animal ne pensait qu'à manger tout le temps le désespérait. Il faisait tellement attention à bien le nourrir, c'était un chat minuscule à poils courts, on ne verrait que ça s'il commençait à avoir du ventre et c'était la dernière chose que Gray voulait, il avait juste envie qu'il soit en bonne santé et que ça se voit. Après s'être occupé de Cassiopeia, Gray baissa ensuite les yeux vers ce qu'il mangeait pour identifier la chose, mais la lumière était très faible et il ne reconnu pas ce que c'était, d'ailleurs ça n'avait pas vraiment d'importance. Il se contenta donc simplement de le prendre entre ses doigts avec une mine dégoûtée et alla rapidement le lancer là où il pouvait, ce qui s'avéra être dans le lavabo.

Chose faite, il put enfin aller à la salle de bain et sans prendre la peine de fermer sa porte derrière lui puisqu'il était seul, il ouvrit la porte de sa douche, entra puis alluma. L'eau était glaciale et rafraîchissante, il profita de quelques minutes à attendre sous le jet d'eau qui pénétrait lentement entre sa peau et ses vêtements qu'il n'avait pas encore enlevé. C'était une étrange habitude qu'il avait commencé à prendre et pendant un moment il se demanda pourquoi il ne se déshabillait plus en entrant. Il avait fait ça une fois, quand il était rentré épuisé, faible et bourré et qu'il avait eu un besoin urgent de se plonger sous l'eau froide s'il voulait éviter de s'évanouir et de tomber dans un coma léthargique. C'était arrivé à plusieurs reprises ensuite et à présent, dès qu'il était un peu fatigué, il le faisait. Ses quelques minutes de fainéantise passées, Gray attrapa ses tubes de shampoing et en versa un par un une certaine quantité dans la paume de sa main, assez peu pour être mesure d'en mélanger cinq. Il entreprit ensuite de se laver les cheveux puis se déshabilla paresseusement pour finir le travail.

Quand il se sentit terminé, il sortit en glissant sur ses fringues qui traînaient sur le sol, balancés hors de la douche négligemment et étalant de l'eau dans toute la pièce, puis se sécha devant le miroir. Quand il leva les bras pour s'occuper de ses cheveux mouillés, il ne pu pas s'empêcher de remarquer à quel point ils étaient épais et ses sourcils tiquèrent alors qu'il se demanda s'il n'avait pas grossit. En ce moment, tout allait bien dans sa vie, il était de bonne humeur et ce n'était pas du tout ce dont il avait besoin. Il pensa à ressortir son projecteur pour vérifier, mais il n'avait pas du tout envie de savoir en réalité. Il ferait attention et si l'impression persistait, il serait obligé de regarder, mais pas avant, c'était inutile de se stresser pour rien. Il se détourna bien vite, un peu dégoûté, et se dirigea vers sa chambre, prendre sa douche l'avait achevé. En arrivant, il jeta un regard à ses sous-vêtements qui traînaient, mais ne fit aucun mouvement pour aller les chercher. Il se laissa juste tomber dans son lit, sans s'habiller. Il avait l'habitude et tout le monde aussi d'ailleurs. Il n'eut même pas le temps de s'installer, il ferma les yeux et son énergie le quitta aussitôt.

Comme un réflexe, Erza avait retenue sa respiration la seconde où elle avait entendue la porte d'entrée s'ouvrir. Elle c'était cela dit vite rendue compte que ça ne servait à rien, puisque le propriétaire de l'endroit avait commencé à se balader bruyamment à travers l'appartement, sans faire un seul mouvement vers la chambre. C'est à ce moment qu'Erza se rendit compte qu'elle avait oublié de remettre les clefs à leur emplacement initial, et elle se demanda vaguement comment avait fait Gray pour rentrer. « Heureusement que c'est pas dans ces habitudes de réfléchir, sinon j'aurai été repéré avant même qu'il entre... » Evidemment, c'était maintenant qu'il était trop tard qu'elle se rendait compte de son erreur. D'ailleurs si ça se trouve, ce n'était pas Gray, puisque la personne qui venait d'entrer n'avait pas utilisé la clef. Elle était peut-être en train d'assister à une entrée par effraction - exactement ce qu'elle avait fait quelques minutes plus tôt. « Y'en a du monde qui passe par son appart', j'espère qu'il a bien caché son argent. » Erza commença à pousser la porte de l’armoire pour jeter un oeil à l'extérieur, juste pour vérifier qu'il s'agissait bien de Gray, mais c'est à ce moment là qu'elle entendit sa voix s'élever - était-il énervé ? - pour crier sur quelqu'un ou quelque chose, peut-être lui-même. La seconde d'après il passait devant la porte de la chambre et Erza se dépêcha de refermer, espérant qu'il ne l'est pas vu, à demi caché derrière sa porte à l'espionner. Apparemment elle n'était pas repéré, puisqu'elle entendit l'eau de la douche. Vu son habitude de se déshabiller facilement, elle était surprise qu'il ne se soit pas déshabiller directement dans la cuisine et est traversé l'appart' à poil pour aller dans la douche. S'il l'avait fait, au moins elle aurait pas perdus sa soirée.
En attendant qu'il ait finit, Erza regarda à travers les battants de la porte le chat qu'elle avait vu plus tôt, caché en dessous d'un meuble. Elle pouvait le voir de sa position assise, et un instant elle se rendit compte du niveau effrayant de la situation si Gray entrait et se rendait compte qu'il était loin d'être seul dans sa chambre, avec deux stalkers cachés, silencieux, à deux endroits différents, et qu'ils étaient là depuis le début pendant qu'il faisait ses petits trucs quotidiens. S'il les voyait, il risquait d'être traumatisé pour le restant de ses jours. Erza commençait à se demander si le chat pouvait la voir aussi, au moment où Gray entra dans la pièce. Comme prévu, il s'écroula dans son lit. Maintenant qu'elle y pensait, il n'avait même pas relevé que les lumières étaient allumés - encore une chose qu'elle avait oublié de faire avant d'aller se cacher.

Maintenant que Gray était dans son lit, il lui suffisait d'attendre 15 minutes. Elle avait lu quelque part que c'était le temps qu'il fallait à une personne pour s'endormir, mais vu la chaleur qu'il faisait elle doutait que cela suffise. Et au bout de 5 minutes, elle en avait déjà marre d'attendre à écouter sa respiration, alors elle se risqua à ouvrir la porte, le plus lentement possible pour éviter qu'elle ne grince. Quand la porte fut entièrement ouverte, elle jeta un oeil à l'extérieur : Gray était de dos à elle, avachit. Il devait être vraiment crevé. Erza se faufila en dehors de l'armoire et entreprit de ramper discrètement jusqu'à la porte de la chambre, qu'il avait heureusement laissé ouverte ( exhibitionniste ).

Dès qu'elle fut dehors, elle se leva pour aller jusqu'à la cuisine. Le temps qu'il s'endorme, elle avait le temps de manger - car si elle était sortie de sa cachette, c'est bien parce que son estomac criait famine, et c'aurait été bête que Gray la remarque à cause de son ventre qui gronde. Par précaution, Erza jetta un coup d'oeil vers la chambre, mais on ne pouvait pas la voir d'ici, avant d'ouvrir le frigo et de se pencher pour vérifier se qu'il contenait... Mais il était quasiment vide. Le contenue se résumait à une bouteille d'eau, des pêches qui maintenant étaient légèrement desséchées et de la salade noircit. Erza se redressa et claqua la porte sans s'en rendre compte. Quand elle comprit son erreur, elle se figea. Elle attendit quelques secondes, et elle s'attendait presque à sentir une main sur son épaule la retourner avant de se prendre un poing dans la figure, mais rien n'arriva. Elle se pencha en arrière pour vérifier, mais rien ne bougeait dans la chambre. « ... Les placards. » Sans réffléchir, elle se mit à ouvrir les placards mais tout ce qu'elle trouvait était des paquets de pâtes ou de riz périmés depuis quelques années - jusqu'à ce qu'elle tombe sur une boite sur laquelle était écrit " Candy Box ". Ça devait être un cadeau de sa mère, ou de sa petite-amie, à moins qu'elle ne connaisse pas Gray aussi bien qu'elle le pensait. Quand elle la prit et l'ouvrit, elle eu la satisfaction de voir qu'elle contenait des beignets à la crème, et elle eu beau se dire que c'était déraisonnable, elle ne pouvait pas résister quand il s'agissait de beignets. Elle en prit alors un et reposa la boite dans le placard avant de se balader un peu dans l'appart', et s'arrêta devant une commode sur laquelle était posé pleins de choses en désordre, des cahiers, des bouteilles, des écouteurs, et une boite avec des dessins dessus. Quand elle la prit et l'ouvrit, Erza se rendit compte qu'elle contenait des cartes de voeux, mais une fois retirés, elle comprit que c'était l'endroit où il cachait en fait tout son fric, vu tous les billets qui étaient éparpillés n'importe comment, caché sous les cartes. C'était une assez bonne idée de faire croire qu'il s'agissait d'une sorte de foure-tout, mais la boite était posé, comme ça, bêtement. Peut-être que Gray n'avait pas confiance dans les banques. Si elle avait été un voleur, elle aurait pu tout prendre, alors sa cachette n'était pas si bonne.

Erza reposa la boite là où elle l'avait trouvé et continua sa balade à travers l'appartement avant de finir devant la porte de la chambre. Vu la position de Gray, il dormait forcément, c'était bien trop maladroit et désordonné pour qu'il reste comme ça consciemment. En le regardant, Erza commença à manger son beignet, mais se rendit rapidement compte qu'elle n'était pas seule - le chat, encore, était assit devant elle et quand elle baissa la tête vers lui, il tendit la patte vers sa jambe en la fixant. Ses intentions étaient très claires. Erza lui sourit avant d'arracher un morceau de beignet et de le laisser tomber par terre. La petite bête se précipita dessus pour le dévorer, et le temps qu'il se remette à lui réclamer, elle avait déjà finit. Erza haussa les épaules théâtralement, comme pour lui dire " Désolée, y'en a plus ", avant de se diriger vers la salle de bain, mais dans le processus elle trébucha sur quelque chose d'inconnu et tomba en avant, silencieusement, sans un cri pour ne pas se faire repérer, même si du coup le mouvement faisait assez maladroit. En se retournement, elle se rendit compte qu'elle c'était prit les pieds... Dans des sous-vêtements. Qui n'était pas là avant, elle en était sûr. Dépité par le désordre dans lequel était maintenant plongé la pièce, Erza prit la brosse à dent de Gray et chercha un peu avant de trouver le dentifrice. Après s'être lavé les dents, elle s'apprêtait à recracher, mais elle aperçut son reflet dans le miroir : elle avait dû mettre trop de dentifrice, parce qu'elle en avait plein autour de la bouche et à cause du fait qu'elle n'avait plus déglutit pendant environ 3 bonnes minutes, il y'avait même un filet de bave qui coulait le long de son menton. Avec cette tête là, et avec son masque de chien, elle allait faire peur à voir. Satisfaite, Erza se dirigea vers le chambre pour prendre le dit masque dans son sac, toujours dans le placard. Elle ne faisait plus attention à éviter de passer devant Gray, il dormait de toute façon. Une fois le masque en place, qui recouvrait toute la partie supérieur de son visage, elle décida de passer à l'action. Lentement, elle se mit à quatre pattes et avança lentement vers le lit, avec un air d'animal, pour ce mettre dans la peau de son personnage. Et arrivé devant, elle se redressa sur ses genoux pour être à la hauteur du lit et s'appuya dessus avant de commencer à lécher les doigts de Gray, laissant des traces de dentifrice sur le passage de ses léchouilles.

La nuit ne faisait que commencer et Gray se sentait encore plus fatigué psychologiquement qu'avant de se coucher, il savait déjà que c'était une très mauvaise nuit et qu'il se réveillerait pas du tout ou presque pas reposé. Il était presque impossible de bien dormir, il faisait trop chaud et les draps en-dessous de lui étaient humides de sueur et inconfortables. Gray avait fermé les yeux et tout à coup ses paupières s'étaient sentis trop lourdes pour qu'il ait la force de les rouvrir et son énergie l'avait abandonné complètement. Il sentait que tout son corps ne voulait qu'une seule chose, se reposer, mais il n'arrivait pas à s'endormir. Il gardait les yeux clos et après un moment, ses pensées s'éparpillaient, il sentait qu'il perdait le contrôle de sa capacité à réfléchir et il commençait à voir des choses derrière ses yeux. Des scènes de plus en plus étranges, que seul un rêve pouvait créer. Et juste au moment où il se rendait compte qu'il était effectivement en train de s'endormir, soudainement tout redevenait clair et il était éveillé à nouveau. Et un instant plus tard, il était distrait et le cycle recommençait.

À un moment, il s'était même réveillé avec un sursaut, comme si son cerveau avait tilté et lui avait envoyé une sorte de décharge éléctrique pour l'empêcher de sombrer.  Il se sentait presque essouflé, ses lèvres étaient sèches et il mourrait de soif, mais était trop fatigué et assomé pour se lever. Encore une fois ses pensées divergeaient et il avait l'impression de réver éveillé. Dans sa chambre, tout était devenu gris clair, ses yeux s'étaient adaptés à l'obscurité, suggérant que ça faisait déjà longtemps qu'il attendait là à essayer de dormir sans tout à fait y parvenir. Quand il tourna mollement la tête dans une tentative pour se rendormir, il apperçut une forme noire se détâcher dans la pièce, à côté de son lit, alors qu'en même temps il entendait les pas rapides de son chat marcher lourdement autour du lit. Il y pensa une seconde puis il avait comme déjà oublié qu'elle était là et même s'il l'a regardait encore, c'était comme si elle n'existait pas. Son cerveau était trop endormi et seuls ses yeux ouverts regardaient sans analyser. Un moment plus tard ils roulèrent lentement dans leurs orbites et il se rendormi.

La phase de sommeil si durement aquise ne dura pas longtemps cependant. Gray eut même l'impression qu'elle n'avait duré qu'une seconde, alors qu'un sentiment bizarre l'avait envahit. Il sentait la présence de quelqu'un dans sa chambre et après un moment à sortir doucement du monde des songes, il se rendit également compte que ça faisait comme si une langue lui léchait la main. Peut-être parce qu'il n'était pas encore tout à fait réveillé, Gray ne s'allarma pas directement de cette sensation, il avait l'habitude maintenant des hallucinations du réveil. Il lui arrivait souvent en emmergeant de sentir une présence près de lui, de voir un visage penché sur le sien ou d'entendre un chien se lêchant les babines, sauter sur son lit. Il se disait que c'était comme un rêve qui se prolongeait après le réveil et que c'était normal.

Ce qui n'était pas habituel du tout en revanche, c'était que le sentiment que quelqu'un se trouvait avec lui persistait, ce qui n'était jamais le cas, et la langue sur ses doigts se sentait vraiment réelle. Plus du tout rassuré et parfaitement réveillé d'un seul coup, Gray baissa prudemment les yeux vers sa main droite et vit clairement la silhouette d'un chien assit à côté de son lit, occupé à lui couvrir la peau de bave et d'une autre texture qu'il n'identifia pas. Sans aucun contrôle sur son corps, Gray se redressa brusquement et sa main se dégagea de la bouche de l'incruste et vint se poser sur la sienne. Dire qu'il était surpris et choqué aurait été un euphémisme. C'était sans doute l'évènement le plus flippant qu'il avait jamais vécu, un chien s'était introduit de Dieu sait quelle manière dans son appartement et était resté à côté de lui alors qu'il dormait. Il n'aurait sans doute même pas eu peur si c'était arrivé le jour.

Il regretta immédiatement son geste, la raison pour laquelle il n'aimait pas les chiens et flippait autant d'en voir un à côté de lui était que ces animaux étaient violents et imprévisibles. Qui sait si son geste n'avait pas fait paniqué la bête qui allait lui sauter au visage et lui arracher les yeux dans sa panique. Alors qu'il pensait qu'il s'agissait d'un chien, Gray baissa lentement les yeux vers elle, n'osant plus bouger pour ne pas lui faire peur, mais alors il se rendit compte qu'il se trompait. Il était redressé et avait une vue d'ensemble à présent qui lui permit de constater que seule la tête faisait penser à un chien, mais que le reste du corps était celui d'un homme. Il faisait maint'enant face à une sorte de tordu qui entrait chez les gens pour les enlever, les tuer, les torturer, en tout cas pas un cambrioleur ou il n'aurait pas prit le temps de s'arrêter pour lui faire des léchouilles.

Peu importe les motivations, Grey poussa l'intru de sa jambe pour le faire tomber au sol et lui même roula sur le côté pour sortir de son lit et attraper la batte qui se trouvait à côté de sa table de chevet, l'arme la plus proche de lui. Il se leva ensuite et sortit de la chambre pour aller se plaquer contre le mur de la cuisine où il essaya de reprendre calmement sa respiration et de faire le moins de bruit possible pour ne pas être repéré par le malade déguisé en chien qui venait de le réveiller. Il avait l'habitude des combats au corps-à-corps, mais celui-là l'avait pris au dépourvu. Il était arrivé au milieu de la nuit alors qu'il dormait encore et il n'était pas prêt du tout. Heureusement pour lui il n'était pas du genre à paniquer et il se calma rapidement, essayant de comprendre quelles pouvaient être les motivations du criminel alors qu'il l'attendait dans la cuisine, essayant d'ecouter ses déplacements pour savoir où il se trouvait et ce qu'il faisait. Après un instant à reprendre sa respiration, il osa élever légèrement la voix dans un chuchotement, pas du tout certain de ce qui arriverait ensuite.

- Qui t'es et qu'est-ce que tu veux ?

Erza avait commencé à se dire que pour un hyper, Gray était très long à réagir. Elle avait pensé que vu son geste, il se réveillerait directement, pousserait un cri d'horreur et serait dégoûté en constatant la bave sur sa main. Mais il devait dormir d'un sommeil très profond, et quand enfin sa respiration changea,  signifiant à Erza qu'il était réveillé, il ne bougea pas plus. Il devait être dans la phase " émergence ", phase qu'elle croyait serait zappé vu les circonstances. Au bout d'un moment, il daigna quand même se tourner vers elle, alors Erza lui décocha un sourire, qui, s'il la voyait, devrait lui paraître glauque. L'effet fut immédiat : il dégagea sa main brutalement et se redressa, et à cause de l'obscurité Erza ne pouvait plus distinguer s'il la regardait toujours ou non. Il devait être en train de la jauger pour tenter de reconnaître qui c'était, puisqu'il ne bougea pas pendant un moment. Il ne l'avait sûrement pas reconnu. Idée qui fut renforcé dans la tête d'Erza quand elle sentit le pieds de son camarade sur sa poitrine, la poussant au sol. Pendant une seconde, elle eut le souffle coupé, même s'il n'avait pas frappé très fort, et elle sourit en se redressant sur ses coudes : quand il saura que c'est elle, il regrettera de l'avoir poussé. A cause de sa chute, elle n'avait pas put voir les mouvements de Gray, et il lui avait échappé. Il n'était plus dans la chambre mais rapidement, elle le retrouva quand il éleva la voix.

Qui t'es et qu'est-ce que tu veux ?

En se relevant, Erza se rappela tout de même qu'elle avait entendue quelque chose avant qu'il se sorte de la chambre, comme s'il avait prit un objet. Et vu sa position maintenant, apparemment caché derrière le mur, ça ne présageait rien de bon. Il était sûrement en train d'attendre qu'elle sorte pour lui donner un coup sur la tête - avec Dieu sait quel objet - et l’assommer.  Avec ce constat en tête, Erza s’avança prudemment vers la sortie en tentant de distinguer la silhouette de Gray derrière le mur, avant d'allumer la lumière de la chambre

- Gray, c'est moi. Quel que ce soit ce que tu tiens, tu pourrais le poser ? Tu voudrais pas frapper une frangine.

Maintenant que la lumière était allumé, et qu'elle était juste en face, Erza remarqua la commode sur laquelle elle avait posé sa caméra, ou plutôt les parois du meuble en question : ils étaient parsemés de tout part par des autocollants et magnets en tout genre, du genre un peu kawaii, en forme de panda ou de tête de chat. Et au milieu de tout ça, elle pouvait même distinguer des coups de crayons par-ci par-là, parfois formant des mots et mêmes des phrases. « Gray serait du genre à écrire sur les murs ? Soit il est fou, soit il a encore 3 ans d'âge mental. » Ajouté à cela les " Candy Box " et sa petite boite où était caché son argent, mélangé à des cartes de voeux et des petits mots, ça donnait un ensemble un peu inquiétant. Si ça se trouve, elle venait de jouer un tour assez tordus à un type déjà instable.

Dépité , Erza se contenta de reprendre sa caméra, toujours caché derrière les livres. Elle n'avait du rien rater de la scène, qui ne c'était pas passé comme elle l'avait prévue mais cette version lui plaisait aussi, dans le sens où il y avait cru et était tombé dans le piège en plein dedans. Il avait remarqué que c'était un homme - ou une femme - mais elle était sûre que sur le moment il avait cru que c'était un chien, et que c'était pour ça qu'il avait été long à réagir une fois qu'il l'avait vu. Erza glissa la caméra dans son sac avant que Gray ne la voit et ne comprenne dans quoi il avait mit les pieds. Prudemment, elle passa enfin la porte, pour découvrir que Gray était bel et bien en train de l'attendre derrière le mur, et avec une batte de base-ball qu'il avait sûrement prit dans le but de s'en servir. En voyant l'arme, Erza sursauta, plaçant une main devant elle, s'attendant à se prendre la batte en pleine figure. Elle se rendit compte de son erreur et, de sa main libre, elle retira le masque de chien qu'elle portait toujours et le laissa tomber au sol.

- Ce que tu as de collant sur les doigts, c'est du dentifrice. Enfin, en plus de la bave bien sûr.

En disant ces mots, Erza se rappela qu'elle devait encore avoir du dentifrice sur la bouche, alors passa sa main sur les lèvres pour tenter de l'enlever. C'est à ce moment qu'elle se rendit compte qu'ils n'était plus seuls, et en baissant les yeux, son regard tomba sur le chat. Il c'était mit à ronronner - impossible de ne pas l'entendre - et il c'était redressé sur deux pattes, celles de devant appuyé sur la jambe de Gray, pour essayer dans une tentative désespéré de lécher le dentifrice sur les doigts de son maître. Il avait des petits yeux et le regard fiévreux, qui inquiéta presque Erza. Peut-être que c'était l'odeur du dentifrice qui le mettait dans cet état de trans, en tout cas il était loin de parvenir à son but.

Entendre la voix d'Erza aurait sand doute du le calmer, mais l'effet inverse se produit. Grey était toujours collé derrière son mur et la batte qu'il serrait entre ses mains était devenu bleue et glaciale, c'était arrivé sans qu'il s'en aperçoive. Il ne savait pas qui était son assaillant à ce moment-là, mais il était prêt à utiliser sa magie chez lui au risque de tout saccager s'il le fallait pour s'en débarrasser et sa batte avait gelée. Quand Erza lui demanda de lâcher son arme, Grey réalisa son erreur. Immédiatement, sa plus grande inquiétude fut d'essayer de deviner au son de sa voix si elle était en colère ou non. Il l'avait poussé au sol et la dernière fois qu'il avait osé faire une chose semblable, elle l'avait mal pris, bien sûr. Quand elle était dans tous ses états, elle n'était pas compréhensive du tout et surtout impossible à arrêter. Elle apparut tout à coup juste en face de lui, ce qui eut pour effet de les faire sursauter tous les deux, même s'ils savaient qui ils étaient, ce qui se passait et par conséquent, qu'ils ne courraient aucun risque. Par réflexe, Grey avait reculé sa batte dans l'intention d'aller au bout de son manège et d’assommer Erza avec, mais il s'arrêta au bon moment. Il lâcha son arme dès qu'elle se détendit et qu'elle retira son masque en lui annonçant ce qu'elle lui avait étalé sur les doigts.

- C'est toi, tu aurais dû le dire avant ! Tu veux un truc à boire ?

Sans attendre sa réponse, Grey passa par-dessus sa batte congelée sur le sol et se dirigea non pas vers la cuisine, mais vers sa salle de bain. S'il connaissait un petit tour qui marchait bien avec les gens qui se demandaient s'ils étaient énervés ou non, c'était de leur offrir un truc à boire et de discuter. En général, ça les calmait, surtout Erza. Il connaissait son pêché mignon, c'était le sirop. Il avait donc décidé de lui en préparer, il en avait toujours en réserve en cas de visite surprise de sa part, mais d'abord il passa par la salle de bain et attrapa un yukata au hasard pour l'enfiler en vitesse. Quand il se retourna, la porte qu'il avait fermée derrière lui était de nouveau ouverte et il pouvait voir Erza de l'autre côté de l'appartement, qui avait eu tout le loisir de le regarder s'habiller. Heureusement, elle avait l'habitude de cette vue, mais pour quelqu'un de normal, ça aurait pu être un moment très gênant. Grey baissa la tête vers le bas de la porte, mais il n'en avait pas besoin pour savoir qui était l'auteur de cet acte. Cassiopeia entrait lentement à l'intérieur de la pièce avec l'air de tout redécouvrir et faisait semblant d'avoir peur des vêtements qui jonchaient le sol quand il passait à côté. C'était son nouveau truc, ouvrir les portes. Avant, il ne savait pas et il passait son temps à réveiller Grey quand il dormait à force de gratter aux portes pour entrer ou sortir. Il aurait du être soulagé quand enfin il comprit comment ouvrir, mais maintenant c'était aussi énervant parce que les portes étaient toujours grandes ouvertes à cause de lui. Grey n'était pas d'humeur alors il se contenta de passer à côté de lui en lui murmurant un « t'es vraiment chiant ! » au passage.

Il se dirigea ensuite vers la cuisine en jetant un regard en arrière au chat qui était immobile dans la salle de bain, toujours de dos, en train de remuer la queue et sans doute de se dire qu'il venait de se faire ignorer. Grey savait qu'il ne le suivait jamais sans raison et qu'il voulait sans doute à manger, ou alors un câlin. Grey n'attendit pas qu'il réagisse et ouvrit son frigo pour sortir le sirop aux agrumes pour Erza, et le Cherry Coca pour lui. Il servit les verres, puis il ouvrit un tiroir et sortit une minuscule bouteille qui ressemblait à une boite de médicaments d'un double fond. C'était un flacon de méthadone en sirop buvable. En général, ce médicament se prenait en gélule, mais Grey le préférait à l'était liquide. Il prenait de l'héroïne quand il voulait planer, mais jamais deux jours de suite. Il n'était pas un junkie. Cependant, il se passait un truc bizarre avec l'héro au bout d'un moment. Au début, ça faii planer, mais ensuite, le corps s'habitue et les fix ne produisent plus le même effet. L'héro devient indispensable simplement pour rester normal. Au réveil, le matin, on est en pleine descente, c'est horrible, on est fatigué, on a mal partout, mais après un shoot, ça va mieux. Ça devient comme un médicament qu'on doit prendre chaque matin. Du coup, on augmente les doses. On se pique de plus en plus, et de plus en plus souvent. Puis on en a marre, et on arrête tout quelques jours. Puis c'est le moment où on est clean et que l'héro recommence à faire de l'effet.

Grey n'avait pas dormit longtemps, mais c'était la même chose, il était en descente. Mais ce n'était pas un junkie, alors il prenait de la méthadone, le substitut à l'héroïne, juste pour redescendre sans dégâts. C'était exactement la même chose, ça rendait accro, les descentes étaient encore pires si on en abusait, mais ça ne provoquait pas de flash et c'était légal avec une ordonnance. Il le prenait liquide parce que ce qu'il aimait, c'était se piquer, il s'était déjà injecté de la vodka et même de l'eau quand il n'avait plus rien eu sous la main. Mais avec Erza dans la maison, il ne pouvait pas aller chercher son aiguille et se planter devant elle. S'il ne prenait rien, elle le verrait forcément, alors il retira le bouchon et versa le reste du contenu dans son verre de coca à la cerise. Il replaça ensuite le flacon dans son rangement et se rendit compte que tout ce temps, son chat avait frotté sa tête contre sa jambe, lui demandant à sa façon de le prendre dans ses bras, ce qu'il fit. C'était l'odeur du dentifrice qui l'énervait, alors Gey le garda le temps qu'il se lasse du parfum et saute au sol. En attendant, il ramassa avec difficulté les verres et retourna vers Erza lui tendre son verre avec un grand sourire crispé et s’efforça d'adopter un ton dans lequel on ne discernerait aucun doute, même si ce fut dure.

- Je peux savoir ce que tu fais chez moi ?