Carrefour King - Lenglet, un croisement des plus anodins au milieu des quartiers résidentiels. Lucy avait choisit cet endroit pour garer sa voiture : ce n'était pas trop discret, mais beaucoup de monde passait par là, alors on ne ferait pas trop attention à elle. De plus, pour un quartier résidentiel, il était étrangement positionné : en plein centre-ville, de se fait il y'avait de nombreux commerces dans le coins, ce qui justifiait sûrement la foule. Mais le plus important était que de cette position, elle avait une vue parfaite sur le quasi-manoir des Park. Elle connaissait bien cette famille, depuis qu'elle avait passé deux jours à faire des recherches sur eux : elle avait passés ses deux jours entiers à courir à travers la ville pour visiter leurs différentes usines, et interroger - le plus discrètement du monde - les ouvriers et les cols blancs employés par la compagnie des Park. Et les ouvriers, à la pause déjeuners, ça jasent beaucoup. Elle en avait appris plus qu'elle ne l'avait espéré en parlant aux employés. Ce qui l’intéressait le plus étant que le couple Park se tirait dans les pattes dernièrement, certains parlait même de divorce en cours. C'était juste l'info qu'il lui fallait.
Avachit sur son siège, Lucy fit rouler son épaule endolorit, le regard toujours fixé sur la maison. La petite devait rentrer de l'école d'une minute à l'autre, et son subalterne n'était toujours pas arrivé. Elle n'aurait pas vraiment besoin d'aide pour enlever une petite fille de 6 ans, mais au cas où un pépin arrivait, elle préférait avoir quelqu'un à ces côtés. Elle angoissait légèrement à l'idée que la petite ne la croit pas et commence à poser des questions, dans ce cas là elle espérait que son compagnon ait de la répartit et sache répondre du tac-au-toc un mensonge crédible. L'estomac de Lucy commençait à se nouer légèrement, et un gout de bil envahit sa bouche. « J'espère qu'il va pas me lâcher, pas maintenant... » Nerveusement, Lucy scruta la rue pour tenter d'apercevoir une silhouette familière, mais elle ne voyait que les visages d'illustres inconnus, et d'un geste maladroit, elle manqua de faire tomber le plateau en plastique qui faisait l'équilibre au milieu des deux sièges avant. Heureusement pour ses nerfs, le quartier était doté d'une brasserie, où elle avait put acheter du café. Brown Sugar Macchiato, celui qu'elle buvait tous les matins avant d'aller travailler. Le café était supposé être un excitant, mais sur elle il avait l'effet inverse : celui de la calmer. Peut-être à cause du caramel, l’élément spécial de ce café.
Alors qu'elle commençait à se détendre, Lucy sursauta quand elle entendit un bruit sec sur sa vitre. Vivement, elle se tourna pour voir qu'il s'agissait d'un homme, souriant, qui tocait à sa vitre pour lui insinuer de la baisser. Ce que Lucy fit.
Bonjour mademoiselle, vous attendez quelqu'un ?
Lucy s'empêcha à temps de rouler des yeux. Ce n'était vraiment pas le moment pour qu'on commence à lui casser les pieds. Voilà une des raisons pour lesquels elle avait voulu faire ce coup avec son partenaire : parce que quand elle est toute seule, on vient toujours l'aborder. Agacé, Lucy s'efforça de rester poli, la dernière chose qu'elle voulait était que ce type commence à lui faire une scène, lui demander pourquoi elle ne voulait pas de son amitié, pourquoi ci, pourquoi ça, et pourquoi elle était pressé, et qu'il ne se mette à l'insulter de raciste. Le tout était de trouver quelque chose pour qu'il la lâche direct.
- Oui en fait, j'attends mon petit-ami. Vous voyez le commissariat là-bas ?
Lucy se pencha hors de la vitre pour pointer du doigt un gros bâtiment qui en imposait. Elle n'était même pas sûr qu'il s'agissait d'un commissariat et elle espérait que ce type n'en savez pas plus qu'elle sur ce quartier. Au pire, s'il savez qu'elle mentait, il comprendrait qu'elle voulait qu'il décampe, mais même avec ça, elle n'était toujours pas sûr qu'il partirait. Il ferait sans doute semblant de pas savoir pour continuer à la harceler. D'ailleurs, c'est ce qu'il fit. Il se tourna vers elle et appuya son coude sur le toit de la voiture. Peut-être qu'elle devait être plus claire.
- Il a aggressé un type à la gare. Mais c'était pour me défendre, le type n'arrêtait pas de me suivre, il aurait pu me tuer ! Alors mon mec m'a défendue, je vois pas où est le mal, ils devraient pas avoir le droit de le garder.
Une ampoule dû s'allumer dans la tête de l'inconnu, car il dégagea son coude brusquement, comme s'il venait seulement de comprendre. Lucy lui sourit et le type s'éloigna en lui souhaitant bonne chance. Lucy referma la vitre et prit doucement un des gobelets pour le porter à ses lèvres et s'installer plus confortablement sur son siège. La petite Yu-Sun ne devrait plus tarder, et si Sanji n'arrivait pas dans les temps, alors elle serait obligé d'y aller toute seule. Elle avait trop bien préparé son coup pour que des détails comme une personne absente ne l'interrompt. Et elle avait la certitude que tout se passerait comme elle l'avait planifié. Il n'y avait rien de plus simple. « On prend la petite, on prend l'argent, et on la rend. Si les flics ne s'en mêle pas, personne ne serra blessé. »
Lun 8 Juil - 20:00